Bandidos

Bandidos - 1967

Un film de Massimo Dallamano

Italie / Espagne

Genre : Western

Avec Enrico Maria Salerno, Venantino Venantini, Terry Jenkins, Cris Huerta, Maria Martin...

Richard Martin (Enrico Maria Salerno), ex-tireur d'élite d'exception n'est plus que l'ombre de lui-même depuis que le bandit Billy Kane (Venantino Venantini) lui a ajusté deux balles dans les mains. Aujourd'hui aux commandes d'une roulotte, il tente de gagner sa vie en proposant des spectacles itinérants de foire et de tir avec la complicité d'un assistant. Mais ce dernier est sèchement abattu lors d'une représentation. Il trouvera bien vite un remplaçant en la personne de l'étrange Ricky Shot (Terry Jenkins). Un lien très fort de maitre à élève va se tisser entre les deux hommes. Apprenant un jour que Ricky a lui aussi une dent contre Billy Kane pour un motif inconnu, Richard va finalement enseigner à son disciple l'art de tuer. Objectif : Billy Kane !

Bien soigneusement nichées quelque part au fond des assiettes de spaghetti et de paella, écrasées par les boulettes de boeuf Corbucci et les moules Sollima, subsistent bon nombre de perles isolées du western européen.

"Bandidos" est l'une d'entre elles. Massimo Dallamano inaugure sa carrière de cinéaste avec un véritable tour-de-force à l'identité propre et plus profond qu'il n'y paraît. Parabole sur les affres de la solitude et des ravages du temps, Dallamano devance d'un bon quart de siècle Eastwood et son "Impitoyable" en dépeignant le quotidien d'un retraité du colt, une vieille baderne sauvage tentant de survivre dans un monde sans merci.

Car dans "Bandidos" plus qu'autre part, la vie ne tient véritablement qu'à un fil. Un monde désespérant, boueux et grisâtre où il suffit de lâcher un pet de travers pour se faire trouer la panse.

Se détachant toujours plus du lot par l'ingéniosité de sa mise en scène, son objectif nerveux, Dallamano a de plus la brillante idée de confier les rôles principaux aux deux formidables comédiens que sont Enrico Maria Salerno et Venantino Venantini, soit deux hommes rarement, voire jamais croisés auparavant dans ce genre cinématographique. L'un comme l'autre s'avèrent juste parfaits. Et qu'il est plaisant de se tenir pour une fois à l'écart d'un émule de Franco Nero ou Clint Eastwood dans les bottes du héros. N'oublions pas pour autant, coincé en pleine dualité tendue comme une cartouchière, le très convaincant Terry Jenkins, injectant à son personnage ce qu'il faut de mystère et de sobriété.

Constipé ou non par le genre, il ne faut pas hésiter, "Bandidos" est un premier film malin et remarquable, annonciateur d'une carrière passionnante mais hélas trop éphémère pour son cinéaste plein de talent.

Vous pouvez retrouver une autre analyse du film sur psychovision par flint : http://films.psychovision.net/critique/bandidos-757.php

Ou bien encore sur le forum de western maniac : http://western-maniac.forum-pro.fr/t239-bandidos-crepa-tu-che-vivo-io-1967-massimo-dallamano-max-dilman

Film proposé dans sa version française.

http://www.megaupload.com/?d=D23CKA4O