samedi 21 février 2015

Camp d'Amour


Merci à Vhsdb.org



CAMP D'AMOUR - 1981

Titre Original : Die Todesgöttin des Liebescamps

Autres Titres : Love Cult / Love Camp / Divine Emanuelle / L'Amour au club (titre vidéo)

Allemagne / Grèce

Genre : Erotique / Policier

Un film de Christian Anders

Avec Laura Gemser, Christian Anders, Gabriele Tinti, Simone Brahmann, Bob Burrows, Sascha Borysenko, Fini...

"Les enfants, à table, Oncle Christian a remis le couvert !"
Après un pas triste "Force Noire" déjà présent sur le blog, l'inénarrable Christian Anders récidive dangereusement en nous servant de nouveau un trip égocentrique dont lui seul possède la clé.
Avec "Camp d'amour", il ajuste la barre dix crans au dessus puisque le voici carrément propulsé Grand Gourou Grec (et non pas Australien), Figure Angélique, Leader du Camp de l'Amour. Tout cela à la fois.

En fait la version queutarde d'un Jim Jones puisque le mot d'ordre de sa secte revient à niquer tous ensemble, dans tous les sens, toutes les positions.
Une règle d'or lui étant dictée par la Grande Prêtresse personnifiée par Laura Gemser.
Comme dans toute bonne organisation d'Illuminatis qui se respecte, les sous-bassements arnaco-financiers se dissimulent comme ils peuvent. Gemser et sa bande sont en réalité impliqués dans des magouilles pas possibles, heureusement, le lavage de cerveau est là pour nettoyer plus blanc que blanc.
Mais le bien nommé Christian, décidément trop bon, cherchera à fuir la corruption de son propre parti en compagnie de la belle Patricia (Simone Brahmann), fille d'un Sénateur.

Entre-temps aura-t-il trouvé le moyen de nous caser deux, trois de ses "tubes" à travers de très embarrassantes séquences musicales (celle du noir gesticulant comme un dératé sur une parade disco-hardo-popo-prout remportant la palme du malaise).
Ah, et aussi de s'envoyer Laura Gemser. A ce propos, on sent bien que tout le vaste projet perso du bonhomme est construit autour d'un seul axe, un unique but inavoué : celui de se taper la star du cinéma érotique du moment.
Et il y parvient le bougre, même si Gabriele Tinti n'est jamais loin. Bingo, cette fois-ci ce dernier s'est habilement fondu dans la masse très sectaire, lui qui joue pourtant double-jeu puisqu'il bosse pour le compte d'Interpol. Son personnage débarque d'ailleurs de nulle part et dans la plus grande indifférence vers la quarantième minute. On apprend par la même occasion qu'il entretient une relation très étroite avec la Prêtresse. Quelle surprise...
Une invraisemblance comme une autre chez le père Anders. Mais on est plus à cela de près si l'on y ajoute les décors oscillants entre goût douteux (le salon de détente très péplumoïdeux de Gemser) et l'ultra-dépouillé (la salle de méditation d'Anders) et les acteurs épouvantables (Tanga le garde personnel et culturiste Sascha Borysenko mise tout sur l'excès de grimace).

Curieusement, aussi mal branlée soit-elle, cette co-production germano-grecque entièrement tournée dans le pays du tragique Nikos Alachias n'est pas exempte de charme, si bien qu'éprouver un sentiment de plaisir devant cette bande naïve peut finir par s'opérer, d'autant plus qu'il s'agit là de l'une des érotiqueries de Laura Gemser les plus rares à se procurer.


















Film proposé en version française.

http://www.multiup.org/fr/download/801e449655f24fdbea5ccbddcc959a11/AmourauClub.avi











samedi 14 février 2015

Piège pour un tueur



PIEGE POUR UN TUEUR - 1973

Titre Original : Si può essere più bastardi dell'ispettore Cliff?

Titre US : Superbitch

Genre : Polar

Italie / Angleterre

Un film de Massimo Dallamano

Avec Ivan Rassimov, Stephanie Beacham, Patricia Hayes, Ettore Manni, Cec Linder, Luciano Catenacci, Verna Harvey, Giacomo Rossi-Stuart, Camille Keaton (très courte apparition)...


Inutile de revenir sur la brillante carrière de Massimo Dallamano, cela a déjà été fait dans le double-programme lui étant consacré.
Avec "Piège pour un tueur", l'homme s'essaie pour la première fois au polar et si le résultat s'avère inférieur à son "Section de choc", le film n'en demeure pas moins recommandable.
Fait suffisamment inhabituel pour être évoqué, l'action de celui-ci se situe majoritairement à Londres, avec des détours occasionnels, notamment à Paris ou Athènes.

Le grand Ivan Rassimov campe l'Inspecteur Cliff, flic infiltré dans un gang de trafiquants de came mais qui ne crache pas sur l'argent sale pour autant.
Face à lui (et parfois de dos dans son plumard) la belle Stéphanie Beacham échappée des productions Hammer qui, cette fois-ci nous gratifie de plusieurs scènes de nu.
La "Superbitch" du titre anglophone hautement crétin, c'est elle, personnage assez fort tiraillé entre deux factions de truands. Sans compter Cliff.

Si les scènes d'action pleuvent ici moins que dans un Lenzi, celles-ci s'abattent toujours avec fracas, par de brusques éclats de violence.
Toutefois, cet excès de brutalité se voit contrebalancé par un certain humour. Ainsi, l'un des gangs est mené par un petit bout de femme baptisée "Mama la turque" (Patricia Hayes), une matriarche à la dent dure épaulée par ses propres fils et sa fille unique. Ma Barker n'est pas loin. Un clan Barker à la mode hippie qui lorsqu'il ne truffe pas de plomb ses concurrents entame des balades douces à la guitare sèche. Tout un paradoxe.

Pour toutes ces raisons, "Piège pour un tueur" vaut assurément le coup d'oeil. Cela ne peut pas être pire qu'un Stelvio Massi quoiqu'il arrive.

Lire la chronique de l'Omega Man sur Psychovision pour un papier plus détaillé :
http://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/1901-piege-pour-un-tueur
















Film proposé en version française.

http://www.multiup.org/fr/download/c574d919f84072901aff8c76b02e672b/PiegepourunTueur.avi










mercredi 11 février 2015

Die Sister, Die !




DIE SISTER, DIE ! - 1972

Sous Titre Vidéo : Crève petite soeur, crève !

Genre : Thriller / Horreur

Un film de Randall Hood et ... ?

Avec Antoinette Bower, Jack Ging, Edith Atwater, Kent Smith, Bert Santos, Rita Conde...

Esther (l'allemande Antoinette Bower au charme si particulier) se voit embauchée comme nurse par un riche homme du nom d'Edward Price (Jack Ging). Son job consistera à assister sa soeur Amanda (Edith Atwater) vieille femme très affaiblie demeurant dans le manoir familial des Price.
Rapidement, Esther découvrira que les véritables intentions destinées à sa frangine s'avèrent bien plus malveillantes.
Sa mort "accidentelle" par exemple lui permettrait de rafler la totalité de l'héritage laissé par le patriarche du clan...
 
"Crève petite soeur, crève !"
Titre percutant, jaquette magnifique reprenant l'affiche originale (classée assez logiquement N°1 du "Top Jaquettes" de l'indispensable Vhsdb que je remercie d'ailleurs pour l'emprunt visuel)... Manquerait plus que le film incriminé soit bon.
Oui.
Oui MAIS...
MAIS à condition d'être réceptif un minimum au genre dit du "Old Dark House".
Une catégorie à part entière dans le cinéma d'épouvante américain des années 30 et 40 et initiée en 1927 par Paul Leni et son "The Cat and the Canary,", celle-ci consistait à parquer un groupe d'individus dans une bâtisse lugubre où se déroulaient neuf fois sur dix des trucs pas clairs.
Fantômes dans de beaux draps, gorilles de tous poils (surtout synthétiques) ou assassin masqué en lame de fond.
Très fréquemment, le lien unissant le troupeau de victimes consistait en un héritage.
A l'orée des années 60 et prolongé jusqu'à la décennie 70, le genre perdure, élague les facéties simiesques et choisit de se concentrer sur une horreur davantage plausible. En découle une pléthore de psycho-killers casaniers, de "Blood Legacy" (Carl Monson - 1971) à "Hands of Blood" (Perry Tong - 1974) en passant par "Dear Dead Delilah" (John Farris - 1972) ou encore "Don't open the Door" (S.F. Brownrigg - 1974).
Auxquels se greffe "Die Sister, Die !" dans lequel Randall Hood maintient l'idée de l'héritage comme objet de toutes les convoitises.
Afin d'étoffer le récit, il y adjoint moult mystères comme la disparition inexpliquée de Nell (Peg Shirley), soeur d'Edward et d'Amanda. Sans délaisser l'aspect horrifique si cher aux fans d'hémoglobine, représenté ici à travers les étranges cauchemars agitant les nuits d'Amanda. Les visions psychédélico-sanglantes s'y succèdent à l'image de cette tête arrachée qu'Amanda projette contre un mur et qui à l'impact explose comme un bloc de pierre.
Jusqu'à sa révélation finale, "Die Sister, Die !" parvient ainsi à maintenir l'intérêt entre deux phases dialoguées point trop chargées, fort heureusement.
Anecdote notable : en 1976, alors en pleine post-production de son film (qui ne paraitrait sur les écrans américains qu'en 1978), Randall Hood décède. Une rumeur persistente voudrait ainsi que l'oeuvre inachevée fusse complétée par Clint Eastwood, par amitié pour l'acteur Jack Ging. 
Si ce fait ne fût bien sur jamais validé par le principal intéressé, il renforce de surcroit la patine énigmatique de cette bande du reste honorable.










Film proposé en version originale sous-titrée français.

http://www.multiup.org/fr/download/8df5c28c0af517751003a5d0b8d18de2/DieSisterDie.avi


































samedi 7 février 2015

Profession : Aventuriers
























PROFESSION : AVENTURIERS - 1973

France / Italie

Genre : Aventure / Comédie / Action

Un film de Claude Mulot

Avec Charles Southwood, Nathalie Delon, Curd Jürgens, André Pousse, Alain Noury, Suzy Prim, Venantino Venantini...

Harassé par son train de vie parisien, Henry (Charles Southwood), petit bourgeois de son état envoie valdinguer en pleine rue son attaché-case pour s'envoler en direction d'archipels paradisiaques des Mers du Sud, où il ne tarde pas à briser la coque de son voilier.
A la dérive, il finit par échouer sur un ilot hanté par un ex-soldat japonais complètement ravagé du casque. Ce dernier garde précieusement des perles valant une colossale fortune. Henry parvient à s'emparer d'une partie et... ce n'est que le début de ses aventures...

...Aventures qui le mèneront par la suite à San Francisco où il croise au commissariat du coin Marie (Nathalie Delon) une autre "paumée. C'est sans surprise qu'ils se découvrent une compatibilité naturelle. Henry révélant à sa douce l'heureux pactole dont il vient d'hériter, les deux tourtereaux comptent bien retrouver l'île afin de rafler le reste du trésor.
Au préalable, une escale au Pérou les attend où ils rencontrent Alvarez (Curd Jürgens), tenancier un peu louche d'un casino...

...et ce n'est point fini mais stoppons-là le résumé afin de ne pas déflorer davantage la suite des péripéties du couple infernal.

On le voit, Claude Mulot ne se fout pas de notre tronche avec un film respectant la promesse contenue dans son titre. Celle de livrer de l'Aventure avec un grand A.
Surtout fiché pour ses réussites incontestables du cinéma porno qu'il signa sous son pseudonyme de Frédéric Lansac, l'homme s'est révélé tout aussi compétent dans d'autres genres abordés au début de sa carrière.
Après une "Rose écorchée" considérée aujourd'hui à raison comme un classique de l'épouvante française et entre deux thrillers de bonne facture ("La saignée" et "Les charnelles") il dirige ce divertissement bénéfique pour la santé et particulièrement loufoque.

Les idées estampillées "Bis" ne manquent pas, tel ce soldat japonais, véritable Robinson Kurosawa qui, coupé du reste du monde depuis trente ans, est persuadé que la Guerre dure toujours. Menaçant son unique visiteur avec ses armes rouillées et son katana il termine hara-kiré accidentellement sur sa lame.
Encore plus fou ce duo de tueurs à gages engagés par Alvarez et son bras droit Le Juge (le très regretté André Pousse) pour liquider Henry et Marie et baptisés "Les Corbeaux". En fait des frangins jumeaux (Bernard & Robert Fontaine) au look sinistre qui lâchés en pleine foule n'hésitent pas à canarder au silencieux les badauds s'écartant trop tard de leur trajectoire.
Deux séquences où Mulot emploie une violence sèche plutôt inattendue au vu du côté presque familial du reste du métrage.

"Professions : Aventuriers" représente l'avant-dernière prestation de Charles Southwood au cinéma. Ce charismatique comédien américain connut une gloire éphémère dans le western européen en bon gros émule de Clint qu'il fût (exploité), autant sur le plan physique que nominal (l'un venait de l'Ouest tandis que l'autre du Sud).
Après avoir décroché un rôle principal chez Mario Bava dans son "Roy Colt et Winchester Jack", il traverse le cinéma français du début des années 70, chez Lautner ou Audiard. S'il campe généralement des personnages impassibles à la machoire difficile à décrocher, il étend ici sa palette d'acteurs en se montrant espiègle, du genre démonstratif.
Pour preuve la scène cocasse où lui et Madame Delon dévalent en gesticulant comme des forcenés les avenues en pente de Frisco sous le regard perplexe des passants visiblement pas prévenus d'un quelconque tournage. "Professions : Aventuriers" marque sa seconde collaboration avec Mulot, après "La saignée" pré-citée.

Avec ses décors naturels variés et enchanteurs ainsi que son casting "deluxe" auquel il faut rajouter l'indispensable Venantino Venantini (ici en flic péruvien particulièrement incompétent), on sent que le metteur en scène s'est offert une bonne récréation. Et le spectateur par ricochet.















Film proposé en version française. 
Bonus en début de projection :  la bande-annonce de "Je suis photogénique" avec Edwige Fenech.


http://www.multiup.org/fr/download/4393d33b7e78659aa2421cd795676f73/Profession-Aventuriers.avi