lundi 24 septembre 2012

"Quand t'es dans le désert..."

DOUBLE-PROGRAMME :

PREMONITION / FLASHPOINT

 

"...fais gaffe de pas buter sur un macchab' !" 
On pourrait réinterpréter ainsi la suite du tube de J.P. Capdevielle, au vu de l'idée de départ quasi-identique des deux films composant ce programme consacré aux décors naturels et arides.
En effet, dans l'opus d'Alan Rudolph comme dans celui de William Tannen, la découverte d'un cadavre enfoui sous le sable représentera le coup d'envoi d'une suite d'évènements mystérieux et/ou rocambolesques. Au reste de l'intrigue de diverger complètement.

Pour son premier long-métrage Alan Rudolph, appelé à devenir une figure respectée du cinéma indépendant US avec son "Mrs Parker et le cercle vicieux" ou "Breakfast of Champions" starring Bruce Willis, accouche d'une bizarrerie en osmose totale avec son époque : couleurs psychédéliques, hippies va-nu-pieds dans les prairies californiennes et rock n' roll.
Ceci pour accompagner la mésaventure de Neil (Carl Crow) un musicos amoureux de Maman Nature qui, alors qu'il assiste lors d'une expédition nocturne un archéologue dans le désert, a la mauvaise idée de se défoncer avec l'essence d'une étrange fleur rouge récupérée près de la dépouille d'un vieil indien.
Les conséquences seront terribles : hallucinations, cauchemars, visions pour le moins préoccupantes d'une silhouette monstrueuse éclipsant le soleil, etc.
Davantage un drame existentiel plus qu'un véritable film d'horreur, "Premonition" n'est cela étant point avare en images inquiétantes s'inscrivant dans le registre de l'expérimental, façon Bokanowski.
Déconcertant pour certains, ennuyeux pour d'autres, "Premonition" demeure néanmoins un morceau de pelloche véritablement curieux duquel se dégage un étrange parfum de mélancolie... et de "délire", pour clindoeiller le titre vidéo français.

Moins planant et pourtant tout aussi intriguant "Flashpoint" verse quant à lui dans le complotisme qui n'est pas sans rappeler "X-files". 
Il y est question de deux gardes frontière Bobby et Ernie (Kris Kristofferson & Treat Williams) qui, lors d'une patrouille dans le désert, déterrent par hasard un vestige pour le moins inattendu : une jeep enfouie sous le sable, accompagnée d'un cadavre muni d'un fusil de précision ainsi que d'une mallette gavée d'un pactole de plusieurs centaines de milliers de dollars.
Informant les autorités, Bobby et Ernie se heurteront très vite à de gros ennuis, personnifiés par de curieux agents fédéraux n'appréciant pas, mais alors pas du tout, que l'affaire s'ébruite.
Quel(s) mystère(s) se dissimule(nt) derrière cette découverte macabre ? C'est là tout l'enjeu reposant sur ce thriller pouvant se révéler rapidement captivant, à condition de ne point trop doubler la révélation de l'intrigue, somme toute assez prévisible pour les esprits les plus affûtés.

Outre le duo fonctionnant au poil des toujours excellents Kris Kristofferson & Treat Williams, le cinéphile appréciera le festival de seconds couteaux qu'on lui offre en cours de visionnage : Kurtwood Smith en fédé malfaisant, Rip Torn sous le stetson d'un shériff, un tout jeune Miguel Ferrer, et même le légendaire Roberts Blossom, immortel incarnation d'Ezra Cobb dans le "Deranged" d'Ormsby & Gillen.
Autre cerise sur le désert : Tangerine Dream aux commandes de la musique, forcément envoutante.

Galerie "Premonition" :










Galerie "Flashpoint" :









Premonition - 1972

Titre Vidéo : Délire
Un film de Alan Rudolph
USA
Genre : Horreur / Drame
Avec Carl Crow, Tim Ray, Winfrey Hester Hill, Victor Izay, Cheryl Adams, Tom Akers...

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Flashpoint - 1984

Un film de William Tannen
USA
Genre : Thriller
Avec Kris Kristofferson, Treat Williams, Rip Torn, Kevin Conway, Kurtwood Smith, Miguel Ferrer, Jean Smart...



Premonition est proposé en version française.
https://rapidshare.com/files/3404605606/Premonition.avi


Flashpoint est proposé en version française.

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mardi 11 septembre 2012

Witchcraft 70

DOUBLE-PROGRAMME :
SORCIERE VIERGE / DARK AUGUST
























Parce que la saison des sorcières approche, un avant-goût d'Halloween flotte sur Video Party Massacre avec ce rendez-vous dévoué au sabbat et autres messes basses.
Une initiation sexy aux joies de la magie blanche à tendance noire dans la campagne anglaise suivie (ou bien précédée selon l'ordre dans lequel on s'ingurgite ces philtres d'angoisse) d'un cas de malédiction dans les forêts du Vermont.

Quand Christine et Betty (les torrides soeurs Michelle) sont conviées par Sybil Waite (Patricia Haines), magnat de la mode, à un shooting dans un manoir, c'est tout naturellement qu'elles trébuchent sur place dans les robes d'une bande d'occultistes.
Ca tombe bien, la Christine, ça lui botte bien de virer sorcière. Va-t-elle convaincre sa frangipane Betty, déjà plus réticente à rejoindre le culte ?

Réponse à la fin de cette pelloche emballée par un Ray Austin davantage intéressé par la plastique de ses interprètes principales que par le surnaturel et les rituels contre nature.
D'où une désaffection certaine pour l'horreur au profit d'un érotisme gentillet.
Il faut bien le dire, on déblablatère beaucoup entre les murs de ce beau château. Fort heureusement dénombre-t-on deux sabbats dans les caves de la demeure et surtout ce charme propre aux productions fantastiques de la Perfide Albion des années Septante.

Fût une époque où parallèlement à mes pérégrinations adolescentes dans les rayons merveilleux de nos défunts vidéo-clubs, je tenais une parodie de journal de bord où chaque film loué, vu et digéré (parfois très mal) se voyait octroyé d'un court avis écrit ainsi que d'une note variant de 0 à 5.
Pourquoi je vous inflige une anecdote pareille ?
Parce que figurez-vous que "Dark August" de Martin Goldman fût l'unique métrage (avec un peu aussi le "Au-delà de la terreur" de Tomàs Aznar) à se voir décerner comme verdict, lettré comme chiffré, un énorme point d'interrogation.
Un "?" exprimant aussi bien l'incapacité à attribuer une note positive comme négative que l'incompréhension ressentie devant un sommet de bizarrerie.

Si il fallait apposer une expression définissant "Dark August", "Horreur New-Age" ferait parfaitement l'affaire.
Son cadre plus-bucco-tu-meurs, son héros hanté par un accident du passé, son vieillard rachitiquement infernal harcelant le "meurtrier" de sa fille, sa prêtresse adepte du spiritisme organisant ses séances du fin fond de sa cabane en rondins, ses silhouettes fantomatiques apparaissant puis disparaissant à leur guise entre deux chênes centenaires : "Horreur New-Age" !

Mille reproches, mille défauts peuvent s'abattre sur ce tout petit produit perfectible. Mais certainement pas son souci de s'écarter des sentiers battus pour mieux s'enfoncer dans des chemins en apparence impraticables, à la lisière des pins ténèbreux.
Déjà un bien bel exploit !
Galerie "Sorcière Vierge" :









Galerie "Dark August" :









Sorcière Vierge - 1972

Titre Original : Virgin Witch
Un film de Ray Austin
Angleterre
Genre : Horreur / Erotique
Avec Ann Michelle, Vicki Michelle, Patricia Haines, Keith Buckley, James Chase, Paula Wright...

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Dark August - 1976

Un film de Martin Goldman
USA
Genre : Horreur / Fantastique
Avec Kim Hunter, J.J. Barry, Kate McKeown, Carolyne Barry, Frank Bongiorno, William Robertson...



Sorcière Vierge est proposé en version française.

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Dark August est proposé en version française.

https://rapidshare.com/files/1931957766/DarkAugust.avi


dimanche 2 septembre 2012

Ces dames du trottoir

DOUBLE-PROGRAMME :

DOSSIER ROSE DE LA PROSTITUTION / ANGEL




Attention : Video Party Massacre pratique le racolage cette semaine. Une honte !
Vous l'aurez pigé, cette nouvelle duo-vision déroule le tapis rouge au plus vieux métier du monde et à nos charmantes péripatéticiennes de tous horizons.
La prostituée apparait comme une figure quasi-incontournable au sein du cinéma de genre.
Quel polar italien n'a pas recours à une scène de descente dans les "fourrés" ; quel psycho-killer ne compte pas une voire plusieurs putes dans la liste des victimes tombées sous les coups de poignard du déséquilibré de service ; quel film d'action américain ne nous sert pas un plan de commissariat où les clientes préférées des Moeurs se voient questionnées ou jetées en taule par l'inspecteur propulsé héros, etc.


Bande de seconde voire de troisième zone, le "Dossier rose de la prostitution" mérite néanmoins d'être consulté ne serait-ce que pour sa valeur archéologique. Dur dur de foutre aujourd'hui les paluches sur la vhs française d'une grande rareté. Aussi, je remercie le compadre Xav Clav pour la copie qu'il m'en a faite. Pour connaitre son avis sur le film, ça se passe ici : http://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/280-dossier-rose-de-la-prostitution-le.
Comme dit en amont, le film du spécialiste ès-trash transalpin Rino Di Silvestro (pour mémoire "Les déportées de la section spéciale SS" ; "La louve sanguinaire", "A 16 ans dans l'enfer d'Amsterdam, etc.) ne brille guère par... aucune lumière en fait et finit par ennuyer doucement à force d'interrogatoire et d'enquête peu rebondie.
L'intrigue, fort redondante (une jeune tapineuse est retrouvée assassinée dans un bosquet : la police mène l'enquête) permet néanmoins au réalisateur de jongler entre plusieurs sous-genres. Le polar pour quelques rares scènes d'action dûes à une sous-intrigue introduisant une bande de frappes à moto ; l'érotisme pour les nombreux ébats soft comme hard (la bande est caviardée d'insert porno) ; et même le giallo pour l'investigation et sa résolution ainsi que pour ses meurtres à l'arme blanche.
En cours de trajet, Di Silvestro ne manque pas de nous caser du croustillant comme il en possède le secret de fabrication. Ici, le gang de bikers se débarrasse d'un violeur en lui encastrant un Château Margaux dans le fondement.
Quant à nos trottineuses, dont Orchidea de Santis, Krista Nell et Lucretia Love, elles se contentent de subir les exigeances de leurs clients et de ne point broncher.

Ce qui n'est pas du tout le cas de :

Du haut de son mètre 55, Angel, 16 ans, mène une double-vie improbable.
Lycéenne le jour dans un établissement huppé, elle fait le trottoir la nuit sur les avenues de Los Angeles pour subvenir à ses besoins.
Le jour où l'une de ses amies logée à la même enseigne se retrouve "plantée" par un détraqué, le petit bout de femmes se change en vengeresse implacable, bien déterminée à faire la peau à ce refroidisseur de putes.

Sensiblement proche de ce qui demeure comme l'un des meilleurs polars américains des années 80, à savoir le "Descente aux enfers" / "Vice Squad" de Gary Sherman, "Angel" est une franche réussite.
Robert Vincent O'Neil (auteur d'autres thrillers/psycho-killers plaisants comme "Blood Mania" ou "The Psycho Lover" ou encore du récréatif "Ongles rouges et cuisses d'acier") , à l'instar de Sherman, nous convie à une visite d'un L.A. déliquescent où chaque lieu, chaque boulevard, chaque trottoir est investi par les pires dégénérés. Au milieu de cette faune nagent quelques êtres extravagants à l'image de "Kit Carson" (modèle ma foi fort ressemblant à l'original campé par un excellent Rory Calhoun, "Yoyo Charlie" (Steven Porter) qui comme son pseudo le laisse entendre manie le yoyo à la perfection grimé en Chaplin ou encore "Mae" (Dick Shawn), un vieux travesti et compagnon inséparable d'Angel.
A ce beau monde faut-il adjoindre la toujours extravagante Susan Tyrrell dans la peau de Solly, gérante d'hôtel punk et lesbienne et bien sur Donna Wilkes, réellement impressionnante dans sa double composition.
O'Neil excelle dans le traitement de ces personnages hauts en couleur, conférant à chacun un travail de profondeur surprenant. Aussi, facile d'éprouver pour chacun de l'empathie.
A l'inverse, le meurtrier, superbement campé par l'inquiétant par John Diehl provoque sans peine le dégoût et le malaise.
Suffit pour cela de le voir prostré dans la pénombre de sa chambre d'hôtel à pratiquer ses exercices de muscu. Un individu particulièrement retors qui, de plus, n'hésite pas à changer d'apparence pour mieux se fondre dans la foule. Comme par exemple en aré krishna.

Brillamment interprété et efficacement mis en scène, le tout sur un score tour à tour mélancolique puis entrainant de Craig Safan, "Angel" est vivement conseillé. Un métrage rencontrant suffisamment de succès pour que deux séquelles voient le jour, en 85 et 88.



Galerie "Dossier rose de la prostitution" :



























 Galerie "Angel" :









BONUS :

Bande-Annonce Angel


Dossier rose de la prostitution - 1974

Titre Original : Prostituzione
Un film de Rino Di Silvestro
Italie
Genre : Polar / Erotique / Giallo
Avec Magda Konopka, Maria Fiore, Krista Nell, Orchidea de Santis, Lucretia Love, Luciano Rossi...

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Angel - 1983

Un film de Robert Vincent O'Neil
USA
Genre : Polar / Thriller / Drame
Avec Donna Wilkes, Cliff Gorman, Dick Shawn, Rory Calhoun, Susan Tyrrell, John Diehl...



Dossier rose de la prostitution est proposé en version française.

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Angel est proposé en version française.
  
https://rapidshare.com/files/1105518053/Angel.avi