jeudi 9 juillet 2015

The Strange Vengeance of Rosalie




THE STRANGE VENGEANCE OF ROSALIE - 1972

Titre Vidéo : Etrange vengeance

USA

Genre : Thriller

Un film de Jack Starrett

Avec Bonnie Bedelia, Ken Howard, Anthony Zerbe...


Virgil (Ken Howard), un V.R.P. accueille dans son automobile Rosalie (Bonnie Bedelia), indienne à peine sortie de l'adolescence et un brin "légère".
Prétendant chercher la ferme ou réside son grand-père, Virgil, bon samaritain, l'accompagne jusqu'au bout de son périple.
L'homme ignore encore que cette escale risque bien d'être la dernière de sa vie puisque sitôt franchi le seuil de la propriété, Rosalie l'emprisonne et lui brise la jambe, annihilant par la même occasion toute possibilité de fuite...

Après "Les machines du diable" en 2011 puis "La vengeance aux tripes" en 2012, troisième incursion sur Video Party Massacre dans le monde enchanté du regretté Jack Starrett.
Avec cette fois un titre particulièrement rare qui à l'heure actuelle n'a même pas bénéficié d'une parution en dvd, sur son territoire ou dans le reste du monde.
En France, il est bien ardu de se procurer aujourd'hui la seule source disponible, à savoir la vhs française pratiquement introuvable distribuée par RCV. C'est pourtant désormais chose faite.

Souvent mis en avant pour son affiliation il est vrai troublante avec le "Misery" de Stephen King, "The Strange Vengeance of Rosalie" confirme surtout la capacité de Starrett à exceller dans d'autres registres que l'action virile.
Outre le prisme féministe que l'on peut y déceler, le cinéaste fait preuve d'un onirisme qu'on ne lui connaissait pas nécessairement.
Voir pour s'en convaincre le prologue des plus inhabituels où la silhouette de Rosalie ensevelit la dépouille de son grand-père sur un fond crépusculaire tandis que des poulets décapités pendent à des branches d'arbre.

Huis-clos moite et poisseux, le film parfait aussi et surtout sa solidité grâce à ses interprètes d'une justesse (il faut le dire) insolente.
La toute jeune mais déjà prolifique en ce temps là Bonnie Bedelia est tout bonn(i)ement extraordinaire dans une composition tourmentée particulièrement complexe à tenir.
Une déboussolée du cadran déroutant aussi bien son captif que le spectateur qui, tour à tour, l'affectionnera avant de lui souhaiter la séquence suivante une mort atroce.
A Ken Howard de se plier aux exigences et caprices de sa bourreaute, de lui renvoyer l'ascenseur comme il peut tout en tentant de décrypter son profil psychologique. Mais à ce(s) petit(s) jeu(x), le comédien s'en sort admirablement bien.

La motivation déglinguée principale de Rosalie apparait pourtant comme fort simple. Le désir de mener une existence somme toute banale. Elle voit en Virgil le mari idéal, le géniteur parfait pour ses futurs mioches et tout simplement un compagnon, elle qui redoutait de s'enliser dans la solitude après la disparition mystérieuse de son unique parent.
Problème : l'avis de Virgil n'a pas été consulté et une patte cassée par la follasse, il se creusera les méninges pour trouver toute issue possible. On lui souhaite bonne chance.
Le couple improbable est bientôt rejoint par un biker beaucoup trop alcoolique pour être pas très catholique, l'excellent Anthony Zerbe et son regard de dément. Le coyote fou est à la recherche du magot de Papy Bedelia, entre autres moeurs discutables.
Bref, la situation est tendue du slip, jusqu'à se relâcher lors d'une conclusion sombre et agitée comme un vaisseau sanguin prêt à péter sur la gueule de Sami Nacéri.
A vous de la découvrir et merci pour tout une fois de plus, Mister Starrett.











Film proposé en version française.


http://www.multiup.org/fr/mirror/71d8c616aa0bb154acfb980c0851689f/Rosalie.avi

































18 commentaires:

  1. Effectivement du jamais vu même dans le plus obscur des fanzines !!!!!
    Comme toujours ici ça vaut le coup de patienter :)))
    Mais quand le coup pare c'est le KO :)
    Etonant que Troma (l'éditeur pas toi:) ne l'ai pas ajouté à son catalogue comme PIGS.
    tout aussi poisseux....

    Merci pour ce nouveau miracle

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En fait si, le film est chroniqué dans un magnifique dossier archi-complet "Jack Starrett" paru dans le non moins magnifique fanzine "Vidéotopsie".
      Le N° 13 ? Je ne sais plus, David Didelot corrigera ma bourde éventuelle si il passe dans le coin. Je n'ai pas le numéro sous les yeux.

      Supprimer
    2. Même si j'avais des yeux partout j'airai pas le temps de tout voir..... ^^
      Long life a "Videorpsie"

      Pour la peine le making out de mad max fury road :)))))

      https://youtu.be/7_ID-MfVeTw



      Supprimer
  2. Merci pour cette rareté absolue, un excellent suspense glauque, j'ai vu ce film en vo, apparemment
    il s'appellerait en français 'étrange vengeance', uncle jack !

    RépondreSupprimer
  3. Le grand, grand, grand retour d'une nouvelle salve de programmation dans VPM ! Enfin !

    La dernière en date, à savoir depuis la reprise du site, m'a vraiment beaucoup, beaucoup plu avec un lot de films incroyables que je qualifierais de découvertes totales !

    Je te fais donc confiance, entièrement, puis je te donnerai un avis en retour sur la vengeance de Rosalie !

    Bravo pour ce retour !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci à toi et j'attends ton avis (positif ou négatif, peu importe, tant qu'on cause du film).

      Supprimer
  4. Incontestablement, un grand petit film !

    Une distribution hyper réduite, avec deux têtes d'affiches des plus convaincantes, L'étrange vengeance de Rosalie s'inscrit pour moi dans le cadre des meilleurs films que tu nous as proposés ici même : les petits films perdus dont la découverte -grâce à toi- donne du sel et de l'intérêt à notre cinéphilie. Oui, il se cache dieu merci encore des pépites !

    La réalisation est juste bien que le film ait son rythme, parfois lent, et qu'il semble à peu prés certain que Stephen King ait vu ce film... Un des éléments qui est fort bien retranscrit demeure la folie de l'un des personnages, qui m'a semblé pour le moins réaliste et crédible.

    Un autre élément qui m'a plu, c'est quelque part la période dans laquelle notre film fut tourné : le début des années 70. A mes yeux, cette période demeure le point de bascule entre un ancien monde, rural et simple dirons-nous, puis le monde de la technologie, de l'urbanité et du consumérisme triomphant.
    C'est cette époque à bascule qui a été, je trouve, bien mis en valeur de manière thématique par Massacre à la tronçonneuse ou encore La colline a des yeux où les inadaptés se rebellent contre ceux qui incarnent cette évolution aux yeux de laquelle ils sont des lambeaux surannés.
    Rosalie, dans sa cabane, fait vraiment peine à voir...
    D'ailleurs, à l'instar du film de Wes Craven, on peut se demander si une partie de sa folie ne serait pas due à l'eau et au sol contaminés qui sont rapidement évoqués par une pancarte et rappelés par une allusion à l'eau du puit.

    Bref, un film peut-être pas facile d'accès, pétri dans cette ambiance du cinéma préféré, celui d'un cinéma U.S régional qui ne demande rien à personne et qui a survécu à l'oubli grâce à sa qualité, pour le moins indéniable et manifeste.

    L'acteur Ken Howard est également très juste, tout comme Mme MacLane, et le fait que ces deux personnages incarnent la dualité et l'opposition passé/modernité est encore un point intéressant qui s'ajoute à la thématique du film. Etonnant qu'il n'ait pas fait une carrière davantage de premier plan eu égard à son physique avantageux ainsi qu'à ses capacités dramatiques. Bonnie Bedelia est également excellente, bien sûr, bien que le doublage français participe à la qualité de leurs jeux.

    Un grand film, un grand retour de Video Party Massacre qui sera, j'espère, suivi par d'autres perles du même acabit !

    Merci Throma !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une fois de plus, je te remercie pour ton retour et suis ravi que le film t'ait emballé.
      Tu as raison d'évoquer la qualité du doublage français.
      C'est d'ailleurs miraculeux pour ce type de bande sorti discrètement en vidéo.
      Habituellement, il faut se fader des voix de merde, type Jacques Bernard et sa clique.

      Au rayon anecdotique, signalons que cette version, tout comme celle parue en vidéo aux USA est allégée de quelques secondes que regretteront les amateurs de Miss Bedelia (si il y en a) puisqu'on peut la découvrir dans son plus simple appareil, une fois après avoir pris son bain (hebdomadaire ?) dans le lac.
      Tant pis pour nous.

      Supprimer
  5. Enorme remerciement pour cette rareté! :)

    RépondreSupprimer
  6. Vraiment excellent !!!!!
    Pas si souvent qu'un film tienne la route à ce point sur tous les tableaux.
    Ici malgré l'isolement,du décor ultra minimaliste sordide (pire c'est Dogville) ,ses protagonistes aussi égocentriques que fragiles et l'absence de surenchères gratuites (même pas une explosion ni un coup de feu ^^) on en prend plein la tronche
    Des films sur les oubliés de cette époque sont très significatif du malaise américain,en général ;mais pêche souvent par exès en utilisant trop souvent les mêmes ingrédients spectaculaires que ceux dénoncés d'ou le tour de force de ici présent.
    Au début elle enterre le fusils du grand père symbole très fort au pays des armes tout comme cette pencarte "Danger keep out contamined area"(US atomic....) qui signifie bien que l'on est dans un no man land des essais nucléaires (celui ou a été tourné the conqueror : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Conqu%C3%A9rant_(film)) et que c'est le seul refuge de cette famille indienne à l'agonie .
    Rosalie fait toujours allusion de façon fataliste et résigné à ses origines mais comme tout américain elle à un rêve et elle veut y croire c'est sa motivation et ce n'est surtout pas l'or, elle veut juste être aimé pour ce quelle est et ça n'a pas de prix.
    Après on peut se demander demander comment ce nigaud suffisant de Virgil c'est fait avoir sur un coup aussi tordu ?
    Ce serait sans compter sur le charme magnétique de Rosalie envoûtant pendant tout le film à qui l'on donnerait tout même si c'était le diable
    Je lui aurait donné l'oscard du meilleur rôle féminin de l'année même sans les secondes de nudité .
    Il y a aussi ses moments adroits plus lèger voir drôle qui font respirer le film
    Il est sur qu'il en à influencé plus d'un tout comme "the sadist" de Vilmos Zsigmond .
    Pour le doublage de Rosalie il m'a semblé avoir reconnu Martine Sarcey la voix de Samantha la sorcière bien aimée qui à déjà fait ses preuves.


    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne saurais te répondre concernant le doublage de Bonnie Bedelia.
      En revanche, merci pour ton avis.
      Bien vu pour la pancarte, on évolue en effet dans la désolation la plus totale, entre les traces sous-jacentes de la menace atomique et son panneau publicitaire lunaire.

      Supprimer
    2. Je l'ai revu en vo sur Youtube et une fois n'est pas coutume je préfère la vf.
      J'ai aussi découvert que le neveux de Bonnie Bedelia n'est autre que Macaulay Culkin :)

      https://youtu.be/IR_yopo1qz4

      J'ai oublié Anthony Zerbe au top dans ce rôle de biker loser bien plus convainquant que les hells angels caricaturaux des "Machines du Diable" (même si j'adore également ce film qui fait parti de mon top 10 cycle movies)

      Supprimer
  7. Un grand merci pour ce film qui a déjà bonne réputation au USA mais qui est hélas passé inaperçu chez nous. Je suis bien content de le découvrir en V.F. Encore une belle trouvaille.

    RépondreSupprimer
  8. ça tiens la route ton film papa ? je connais absolument pas.

    RépondreSupprimer
  9. Merci bcp pour cette rareté, encore un rôle bien déjanté pour Anthony Zerbe. je me souviens très bien de cet acteur, que j'avais repéré, bien qu'étant gamin, à la TV. Encore bravo pour ta programmation qui nous réserve toujours de très bonnes surprises.

    RépondreSupprimer
  10. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  11. Merci pour cet inédit au pitch prometteur!
    Pour info, Bonnie Bedelia est l'actrice qui a par la suite joué le rôle de Madame Bruce Willis/John McClane dans les "Die Hard".

    RépondreSupprimer
  12. C'est dommage, tous les liens sont morts !
    Merci pour votre blog en tous cas, qui donne envie de découvrir ces films !

    RépondreSupprimer