mercredi 3 octobre 2012

La face cachée de Jekyll & Hyde

DOUBLE-PROGRAMME :
JE SUIS UN MONSTRE / LA VIE INTIME DU DR. JECKYLL



Classique parmi les classiques, le (court) roman de R.L. Stevenson s'est vu courtisé au cinéma un nombre incommensurable de fois.
Aussi, plutôt que de mettre à disposition les films incontournables adaptant le plus célèbre cas de dédoublement de personnalité jamais imaginé, Video Party Massacre s'intéresse à deux oeuvres davantage peu connues et reconnues. D'abord une production Amicus où s'affrontent une fois n'est pas coutûme les deux monstres sacrés Peter Cushing & Christopher Lee puis une sexploitation américaine complètement ravagée du bulbe/de la vulve.

Financé par la firme tout à fait respectable de Milton Subotsky (également scénariste du présent film) et mis en scène par le débutant Stephen Weeks qui signera plus tard un "Ghost Story" sniffant bon l'air de la campagne anglaise, "Je suis un monstre" s'inspire donc de la fiction du bon Robert Louis tout en y injectant une bonne dose de liberté.
Et dieu sait ce que l'expression est plus qu'appropriée puisque le Jekyll de se(r)vice, baptisé le Dr. Marlowe, expérimente des drogues sous forme de piquouses intraveineuses. Qui ne tardent pas à le métamorphoser en "Blake", sa sombre moitié, repoussante et dénuée de toute humanité.
Et à la différence de pas mal d'adaptations autrement plus fidèles, la mutation de Blake évolue, allant crescendo dans l'horreur. De simple laideron en début de bande, il finit par basculer dans la monstruosité la plus totale : ses dents pourrissent, sa calvitie s'étend, son visage se déforme et son rictus ne cesse de grandir.
Derrière ces maquillages particulièrement réussis, Chris Lee livre une nouvelle performance n'ayant presque à envier à celle de John Barrymore.
Face à lui, un Peter Cushing forcément plus sobre  et dans le registre habituel de la figure du bien mais dont la présence suffit à ravir le fan de fantastique, surtout lorsque Lee et lui partagent la même bande. Comme présentement avec cette bande d'épouvante plaisante, malmenée sur notre territoire. Inédite en dvd, l'unique duplication française hoquète, la faute à de multiples coupes ramenant la durée initiale du film à 1 h 10 et des poussières. 70 minutes auxquelles s'ajouteront 7 supplémentaites au vu des bandes-annonces bonus proposées en début de programme.

Prenant encore plus de distance avec son modèle et avec une bonne louche de sexe apparait :


Chez un marchand d'antiquités, le Dr. Leeder (John Barnum) accompagné de sa petite amie Cynthia (Laurie Rose) met la main sur le journal intime d'un certain Dr. Jeckyll. Le parcourant, Leeder se sent investi d'un mal démoniaque au grès des pages relatant d'effroyables sévices...

Archétype même de la Sexploitation déglinguée made in US, "La Vie intime du Dr. Jeckyll" est une oeuvre délirante débordant de violence et surtout de sexe. Et très souvent les deux en même temps puisque le Hyde de service prend son pied en fouettant ses victimes féminines avant de fendre leur sourire vertical à coup de tisonnier, voire de bloc de marbre !!?
Et, comme nous évoluons en territoire démentiel, il est tout naturel que le Dr. Leeder/Jeckyll se change par la suite en Miss Hyde (Jane Louise). A lui donc, paré de son nouveau physique diablement plus sexy et surtout de son nouvel engin , de s'adonner aux joies (ou pas) de la bi-sexualité. Aussi, quand un marin se propose d'amarrer sa bite dans son port privé et de lui montrer son noeud, c'est tout naturellement qu'elle lui tranche avec un scalpel avant de lui exhiber fièrement son paf devant son pif.

Drôle de passe-temps tout de même quand on possède comme maitresse la brûlante Rene Bond, légende du hard 1ère époque et déjà pourvue en ce temps-là de sa poitrine refaite (une pionnière dans le genre). Cela n'enlève en rien sa vitalité sexuelle et le reste de son anatomie irréprochable. Du reste, Bond, ainsi que John Barnum (piètre acteur et pourvu d'un knacki en guise de queue) et Linda York qui campe ici une prostituée se retrouveront deux ans plus tard pour l'encore plus frappé "Angel above, Devil below" de Dominic Bolla.
Pour l'heure, je vous laisse en compagnie de Monsieur/Dame qui fouette sérieusement.


Note : La copie déconne sévère lors des vingt premières secondes. L'image saute, laisse place à un écran noir mais cela se stabilise rapidement. Rien de grave.



Galerie "Je suis un monstre" : 









Galerie "La vie intime du Dr. Jeckyll" :











La Vie intime du Dr. Jeckyll - 1972
Titre Original : The Adult Version of Jekyll and Hyde

USA
Genre : Horreur / Erotique
Un film de Lee Raymond
Avec John Barnum, Laurie Rose, Rene Bond, Jane Louise, Linda York, Jude Farese...

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Je suis un monstre - 1971
Titre Original : I, Monster 

Angleterre
Genre : Horreur
Un film de Stephen Weeks
Avec Christopher Lee, Peter Cushing, Mike Raven, George Merritt, Susan Jameson, Richard Hurndall...




Je suis un monstre est proposé en version française.

https://rapidshare.com/files/3043063066/JeSuisUnMonstre.avi


La vie intime du Dr. Jeckyll est proposé en version française.

https://rapidshare.com/files/3525556247/La%20vie%20intime%20du%20Dr.%20Jekyll.avi

27 commentaires:

  1. Poutr "Je suis un monstre", une bonne âme te proposera certainement un TVrip, ce programme ayant été un habituel de la chaîne Cinéfx.
    Pour ma part, je l'avais trouvé trop fidèle dans son adaptation, trop sage pour retenir mon attention et en même temps trop fourbe (on change juste 1 ou 2 éléments sans guère d'importance (tels que le nom) et le tour est joué.
    Je vais donc me rabattre sur le porno qui m'interpelle lui, très fortement et le visionner de suite.
    Merci pour ce nouvel inconnu pour moi.

    L'anonyme inconnu

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    1. J'ignorais l'existence d'un passage à la TV française. Merci de l'info !

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  2. Même si ce sera sans moi, possédant déjà les 2 films, c'est un super double programme auquel nous sommes conviés.
    J'avoue avoir un petit faible pour le Lee Raymond, et un gros pour René Bond (la soeur de l'autre...).

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  3. Yaaooooouuuuuuuu !!!!!!!! MERCI THROMA :o)))
    Depuis le temps que je cherchais 'Je suis un monstre', je ne l'ai vu qu'une fois sur la défunte TV6 et cela ne date pas d'hier (début 87 si ma mémoire est bonne !!!), en tout cas c'est vraiment très sympa de le proposer

    Je le prend illico, et je vais me faire un plaisir de revoir... ;o]

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  4. Un double programme très alléchant ^^
    Merci ;)

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  5. Merci pour ces découvertes, surtout le deuxième dont je connaissais la jaquette alléchante. Une belle rareté !

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  6. Bien voilà j'ai les 2 films, je les regarderai plus tard; le Christopher Lee a l'air bien! merci.
    Le Jeckyll c'est le genre de film que je regarde en 5 minutes en zappant.

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  7. Merçi pour Je suis un Monstre et bravo!

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  8. Je viens de voir Je suis un monstre: c'est pas mal, je crois que je n'avais jamais vu Christopher Lee sourire, ou du moins sourire comme ça, il m'a fait penser à Nicolas Cage et son sourire forcé de fou. Par contre il y a beaucoup de coupures qui interviennent dans des dialogues; étrange que ça soit une copie 35mm aussi abîmé qui fut édité en vhs.

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  9. Pas mon sachet de thé mais, comme toujours, j'apprécie à la fois la rareté des films et la qualité de la programmation !

    Bravo Throma !

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  10. Sublime , je prends ces 2 films que je veux voir depuis longtemps surtout (of course) celui avec rene bond , une fois de plus c nickel en espérant une hypothétique sortie en blue ray zone all avec piste française et bien sûr uncut , on peut réver ?
    Sinon une autre demande de ma part (oui je sais je suis gourmand )je rêve de revoir un film sorti chez Vip 'le visiteur de la nuit' de benedek de mémoire , en double programme style évasion
    Judex
    Ps:je vais avoir enfin un peu de temps pour mater tous ces films , je reviendrai te redire dans leur post respectif ce que j'en pense

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    1. Judex, "Le visiteur de la nuit", ça fait très longtemps que j'ai l'intention de le mettre, vu l'excellence de la chose et puis à chaque fois, sa mise à disposition est reportée.
      Il finira par débarquer tôt ou tard.

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  11. Merci pour la version "adulte", pour le Je suis un monstre c'est plaisant et il faut tenter le coup de la vision 3D avec lunette teintée ;-)

    Ma chronique à paraitre sur mon site (http://bis.cinemaland.net/racine/index.htm )

    ==> Cette obscure production de la Amicus revisite fidèlement le roman Dr Jekyll and Mr. Hyde même si, pour des raisons inexplicables, les noms des principaux protagonistes ont été changé. Le docteur Jekyll devient ainsi Marlowe et Hyde se voit renommé Blake. L’intrigue, elle, reste fidèle au texte de Robert Louis Stevenson (crédité au générique) et même davantage que la plupart des adaptations cinématographiques antérieures. Un classicisme estimable mais également embarrassant lorsqu’on compare ce I, MONSTER au brillant et novateur Dr JEKYLL AND SISTER HYDE tourné la même année par la Hammer. Londres, en 1906. Le scientifique Charles Marlowe, intéressé par les travaux de Freud, tente de percer les secrets de la nature humaine. L’Homme est il naturellement bon puis corrompu par la société comme certains le prétende ou, au contraire, existe-t-il des individus mauvais depuis leur plus jeune âge ? Après une discussion sur l’inné et l’acquis, le psychologue expérimente une drogue visant à supprimer les barrières mentales et autres inhibitions afin d’accélérer le processus de traitement et se passer des longues et fastidieuses analyses thérapeutiques vantées par Freud. Après un essai raté ayant transformé son chat en un redoutable prédateur, Marlowe se sent prêt pour une nouvelle injection. Une de ses patientes, à la sexualité réprimée, devient une chaude nymphomane dont le bon docteur profite langoureusement avant de lui injecter l’antidote. Après divers tentatives concluantes, le médecin se sent suffisamment confiant pour se prendre lui-même comme cobaye. Hélas, il devient rapidement accro à sa drogue, laquelle libère les côtés les plus sombres de sa personne, incarné par son maléfique alter-ego, Mr Blake. I, MONSTER, malgré un scénario intéressant, souffre, hélas, d’une grande paresse d’exécution qui rend le métrage bavard et languissant. En dépit d’une durée ridiculement basse (à peine 75 minutes), le film se traine péniblement et se montre inutilement explicatif, choisissant souvent de raconter les événements via le dialogue plutôt que par l’image. D’autres éléments du script, plutôt intéressants, comme la dégradation progressive de Mr Blake (empruntée sur le principe au « Portrait de Dorian Gray ») sont, en outre, peu utilisés. Le peu connu Stephen Weeks signe ici la première de ses quatre réalisations (la plus connue étant sans doute la dernière, L’EPEE DU VAILLANT, tournée en 1984) et peine à donner du rythme à ce I, MONSTER désespérément plat. D’autant qu’à l’origine, le métrage a été tourné en utilisant un procédé 3-D peu onéreux qui produit, par le placement de la caméra, un « Pulfrich effect » (nécessitant pour être apprécié des lunettes dont le verre droit est teinté). Cette option fut finalement abandonnée par les producteurs mais beaucoup de scènes furent cependant tournées de cette manière et possèdent, par conséquent, les « tics » coutumiers du cinéma en relief, essentiellement des objets destinés à jaillir de l’écran ou placés au premier plan pour « surgir » devant le spectateur. Un gadget visant, peut-être, à masquer la médiocrité du produit et aujourd’hui amusant à redécouvrir, certains effets tridimensionnels surprenants donnant au métrage un côté sympathique indéniable. Malheureusement, cela ne suffit pas vraiment à rendre I, MONSTER réussi même si l’interprétation, toujours impeccable, des deux stars de l’épouvante (Christopher Lee et Peter Cushing) sauve, en partie, les meubles. Adaptation peu concluante d’une histoire déjà trop vue pour générer la moindre surprise, I MONSTER se révèle une déception et ne pourra intéresser que les inconditionnels de Lee et Cushing, lesquels apprécieront leurs belles performances au sein d’un métrage sinon globalement raté. Reste toutefois, pour les curieux et les nostalgiques, de plaisants effets 3D.

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    1. Merci pour ton excellent papier et, amusant : je n'avais pas capté le joujou 3d de la chose.

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    2. ooohh ha oh ah putain ça c'est un commentaire.....)

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  12. Merci beaucoup pour ces raretés bis !

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  13. encore une fois, une programmation originale qui, hormis JE SUIS UN MONSTRE, diffusé régulièrement sur le satellite, nous permet de découvrir des raretés déviantes, trash que les diffuseurs seraient bien inspirés de nous proposer (ne nous plaignons pas, Cine+ Club nous propose La Comtesse Perverse en ce moment, mais quand même, çà ne se bouscule pas). Le Jekyll, si j'ai bonne mémoire, exploité dans les salles spécialisées "erotique-porno", est davantage un film d'épouvante, pas bien méchant. Mais il y a un climat.. c'est à découvrir. Du coup, je le (re) prends...

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  14. Un immense merci pour toutes ces pépites, de manière générale. J'adore de A à Z

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  15. Je pensais proposer prochainement mon TVRip de I, MONSTER, je vais y réfléchir... ;-)
    J'ai un attachement particulier pour ce film, dont le réalisateur était jugé par Subotsky comme terriblement inexpérimenté ; pourtant, il accomplit un beau travail, je trouve, et c'est peut-être l'une des meilleures interprétations de Lee.

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  16. Merci aussi pour "la vie intime..."même si c'est franchement pas top ;-)

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  17. Merci M. Throma, ça à l'air bien sympathique tout ça ! Au plaisir.

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  18. Merci, j'ai déjà I, monster, mais abimé tandis que l'autre, connait pas, alors à voir.

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