Salopards en Enfer - 1973
Titre Original :
Zinksärge für die Goldjungen
Un film de Jürgen Roland
Allemagne / Italie
Genre : Polar
Avec Henry Silva, Herbert Fleischmann, Veronique Vendell, Patrizia Gori, Horst Janson, Raf Baldassarre...
Copier-coller de ma critique parue sur Psychovision (http://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/686-salopards-en-enfer) :
Quand Luca Messina (Henry Silva) pose pied à terre sur le port de
Hambourg, entouré de sa vieille mère, sicilienne typique, sa ravissante
maîtresse Kate (Veronique Vendell), sa fille Sylvia (Patrizia Gori,
aperçue dans les nazieries d'Alain Payet, dérivés de "naze" et "nazi")
ainsi que d'une flanquée de gardes du corps, ce n'est pas franchement
dans le but de passer de paisibles vacances. Luca est un ponte de la
mafia en provenance de Chicago. Installé provisoirement (du moins au
départ) à Hambourg, il compte bien se mettre dans la poche
l'organisation du crime locale. Pour se faire, pas d'autre solution que
de renverser le patron actuel de la pègre, le redoutable Otto Westermann
(Herbert Fleischmann). Une partie de bras de fer s'engage alors entre
les deux hommes. Enjeu : le contrôle absolu de la ville.
Francfort frites contre spaghettis à la bolognaise. On pourrait
l'imager ainsi cette guerre des gangs inhabituelle produite entre
l'Italie et l'Allemagne. Il est vrai que d'ordinaire, le féru de polars
européens des glorieuses septente est plus habitué aux conflits entre
bandes régionalistes transalpines, voire de quelques marseillais en
perdition. Braquons donc cette fois les projos sur la mafia
d'Outre-Rhin, qui n'est pas en reste en terme de domination et de
bestialité. Aux commandes de la machine, le teuton Jürgen Roland ("La
panthère noire de Ratana" ; "Espionnage à Hong-Kong") qui s'applique
d'ailleurs méticuleusement à reproduire le modèle italien avec une
formule à coup sur gagnante (surtout pour nous) : violence sèche + sexe
gratos. Les coups bas que s'échangent mutuellement les deux bandes
concurrentes entraînent ainsi leur lot de débordements sanglants dont il
faudra retenir, outre les impacts de balle complaisants de rigueur,
deux pendaisons et une gorge lacérée au rasoir.
Pour la touche érotique, quelques nus féminins sont là pour faire
frétiller les yeux (voire plus si affinités) dont le formidable cul de
la française Veronique Vendell, déjà dévoilée sous toutes ses coutures
qu'elle a fort jolies dans le bluffant "Je couche avec mon assassin"
de Wolfgang Becker, dont "Salopards en enfer" repique d'ailleurs sans
vergogne des bouts de séquence, intégrés dans le récit de façon inapte.
Procédé d'aucun jugeront minable mais pourtant profondément inhérent
au "bis", c'est pourquoi on passera volontiers l'éponge. Au polar
italien, Jürgen Roland emprunte aussi l'une de ses gueules majeure, le
toujours impérial Henry Silva, ici totalement investi dans sa double
interprétation : celle de chef du Milieu autoritaire et sûr de lui et en
parallèle celle de patriarche de sa "famiglia", préoccupé aussi bien
par l'avenir de sa fille que par la santé parfois défaillante de sa
chère "Mama". Face à lui, Herbert Fleischmann s'y colle pour lui donner
la réplique dans le rôle de son plus grand adversaire Otto. Comédien
peu connu vu notamment dans le "Sumuru" de Franco, il livre ici une
composition convaincante, rivalisant sans peine avec celle de son
camarade de jeu.
Le rapport de force s'installant entre ces deux ennemis de toujours
débouchera finalement sur deux course poursuites semi-anthologiques,
d'abord en voiture où la façon qu'ont les deux bolides de se tamponner
avec insistance et de percuter divers obstacles sur leur route n'est pas
sans rappeler le duel automobile de folie entre Giuliano Gemma et
Romano Puppo dans "Un homme à respecter", le chef d'oeuvre de Michele
Lupo. La seconde poursuite joue davantage la carte de l'originalité
puisque Luca et Otto terminent leur joute au volant de hors-bord dans
les canaux de Hambourg, l'occasion d'admirer des cascades réglées de
main de maître. Indubitablement le morceau de bravoure du film.
Une autre séquence tape dans l'oeil au cours du récit et à la saveur 100 pourcent bis : le combat à mort entre l'un des fils d'Otto, boxeur confirmé contre des sbires bossant pour le compte de Luca, en fait deux asiatiques ceintures noires de karaté. Dans "Salopards en enfer", les réjouissances s'enchaînent ainsi, laissant peu de place aux temps morts, caractérisés tout de même ici par la sous-intrigue consistant en la romance entre Sylvia, du clan Messina et Erik (Horst Janson ; Captain Kronos, c'était lui), fils d'Otto. "Roméo et Juliette" chez les mafieux, pour ainsi dire, une relecture dont on se serait bien passé, qui n'empiète heureusement de trop sur le reste du métrage. Même s'il ne possède ni la férocité ni l'âpreté d'un "Vendredi sanguinaire" de Rolf Olsen, "Salopards en enfer" n'en demeure pas moins une bande récréative foutrement recommandée, et preuve supplémentaire du degré de qualité du cinéma populaire allemand d'alors.
Film disponible dans sa version française.
https://rapidshare.com/files/949364415/Salopards_en_enfer.avi
Je prend aussi
RépondreSupprimerbeau travail
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimermerci pour la dénazierisation d'internet ;)))
RépondreSupprimerMagnifique jaquette VIP comme on en fait plus.
Fabuleux le résumé aussi.
C'est une super rareté, non ?
RépondreSupprimerJe prends tout de suite !
C'est étrange, mais la jaquette me fait penser à ¨Passeport pour deux tueurs de Di Leo.
Mes meilleurs remerciements pour cette découverte !!!
merci! un henri silva, ça ne se refuse jamais. celui là a l'air rare et la présentation impeccable comme d'hab fait saliver d'avance. merci pour la résistance face au fliquage d'internet.
RépondreSupprimersabata
Joli travail. Merci.
RépondreSupprimerMerci ;-)
RépondreSupprimerCa a l'air très très bon tout ça.
RépondreSupprimerMerci pour ce film que je ne connaissais pas parce qu'un Henry Silva inédit (pour moi), ça ne se refuse jamais !
super !
RépondreSupprimerouah, j'adore les cascades en bateau! ça me fait pensesr à week-end sauvage.
RépondreSupprimeret ce salaud de rital d'henry silva. sera-t-il aussi méchant que dans trapped? ou dans ses poliziesco?
je te persifie. et doublement pour ce blog d'être public, sans mdp, etc...
vietkong
Henry Silva et Horst -Captain Kronos- Janson, ça à l'air au poil, merci beaucoup !
RépondreSupprimerJoe Wasser